Dans cet article, nous allons voir ensemble quels sont les critères qui permettent de garantir la qualité d’une huile essentielle. Cette qualité est en effet essentielle, en particulier quand l’on souhaite prendre soin de sa santé grâce à l’aromathérapie.
Sans assurance de cette qualité, il devient inutile, voire dangereux, de se soigner avec des huiles essentielles, nous allons voir pourquoi.
Table des matières
Les critères de qualité
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la spécification botanique : importance d’espèce botanique certifiée
La dénomination utilisée pour qualifier la plante doit suivre la nomenclature binominale internationale. La plante va donc présenter un nom de genre et un nom d’espèce, suivis de sa variété (quand elle existe). Cette dénomination se fait en latin depuis Linné en 1753.
ex 1 : prenons le cas de l’huile essentielle de lavande. Il existe plusieurs espèces de lavande, ne présentant pas toutes les mêmes composant : HE Lavandula spica, HE Lavandula stoechas, HE Lavandula officinalis, HE Lavandula vera,… Toutes ces huiles essentielles vont avoir des propriétés plus ou moins différentes.
ex 2 : un autre exemple avec la sauge, dont il existe 2 variétés : Salvia sclarea et Salvia officinalis. Les 2 vont présenter une action oestrogène-like, mais seule S.officinalis est neurotoxique (présence d’une cétone dangereuse, la thuyone).
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le chémotype (CT ou ct) ou la spécificité biochimique
Il s’agit de la race chimique de plante, autrement dit, une “entité chimique” distincte au sein d’une même espèce.
En effet, pour une même plante, il peut exister plusieurs variétés ayant des compositions chimiques différentes. Cette composition peut varier en fonction de divers facteurs (ensoleillement, composition du sol, âge de la plante..). Il est donc INDISPENSABLE de savoir à qui l’on a à faire avant d’utiliser une huile essentielle.
C’est le chémotype qui permet de les différencier. On le détermine en effectuant une chromatographie.
La chromatographie est une technique d’analyse qui permet de déterminer très exactement la composition chimique de l’huile essentielle. Elle nous donne la carte d’identité de l’HE extraite.
ex : Dans la famille des Romarin, on trouve Rosmarinus officinalis ct verbénone qui aura des propriétés mucolytiques et anti-infectieuses et Rosmarinus officinalis ct camphre dont l’action sera neuromusculaire (entrainant notamment une décontraction musculaire).
Le résultat détaillé de cette chromatographie, le chémotype et la spécification botanique sont disponibles sur le bulletin d’analyse de l’HE. Votre pharmacien ou autre revendeur spécialisé doit être en possession de ce bulletin pour chaque huile essentielle proposée à la vente ou, au moins, son fournisseur doit pourvoir les lui mettre à disposition.
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choix des plantes
Ce choix est bien sûr primordial pour la qualité du produit fini (huile essentielle et hydrolat aromatique). Les plantes doivent être sauvages si possible ou au moins de culture écologique. Les cultures OGM, l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides de synthèses sont interdites.
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récolte
Pour une qualité optimale, chaque plante doit être récoltée à un moment précis qui lui est propre. Pour certaines, ce sera avant la floraison, pour d’autres pendant, pour d’autre encore après la floraison.
La détermination de l’espèce botanique, de la race chimique, de l’origine végétale, mais aussi du stade végétatif (bourgeon, feuille, fleur.. ) sont des notions de base INDISPENSABLES pour assurer la qualité d’une huile essentielle (et d’un hydrolat). Mais ce ne sont pas les seules.
Note : un petit mot sur le stade végétatif –> une même plante peut donner plusieurs HE comme c’est le cas pour l’orange douce avec l’HE de petit grain bigarade, extrait des feuilles, et l’HE de néroli, extrait des fleurs)
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le mode d’extraction
Après avoir été choisie, identifiée et récoltée, la plante va devoir être distillée afin de pouvoir donner une huile essentielle et un hydrolat aromatique. Le choix de l’alambic va être important (cuivre, fer, acier inoxydable) car le matériau choisi va interagir avec la plante et les produits finis tout au long du processus de distillation.
La qualité de l’eau est aussi normée ; on exige une qualité alimentaire pour extraire des HE destinées à un usage thérapeutique.
La pression et la température dans l’alambic doivent être controlées ; une distillation sous haute pression sera plus rapide, mais risque d’endommager les molécules au même titre qu’une température trop importante. Une pression basse est préférable, ainsi qu’une température basse.
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stockage
Une fois l’HE et l’hydrolat aromatique extraits, il faut les stocker dans des flacons opaques, hermétiques, sans plastique ni caoutchouc, pour éviter leur oxydation ou dégradation.
Les normes
- Norme AFNOR (Association Française de Normalisation) et norme ISO (International Organization for Standarzization)
Dans les 2 cas, les normes sont élaborées par des spécialistes dans leur domaine puis reprises au niveau européen (AFNOR) et mondial (ISO). Elles garantissent un niveau minimal de qualité, mais pas la pureté absolue d’une huile essentielle.
- Pharmacopée française (IXe etXe éditions) et Pharmacopée européenne
La Pharmacopée est un ouvrage règlementaire destinée aux professionnels de santé. Elle regroupe les critères de pureté des matières premières ou des préparations entrant dans la fabrication des médicaments (à usage humain et vétérinaire) voire leur contenant et les méthodes d’analyses à utiliser pour en assurer leur contrôle.
Elle comprend les textes de la Pharmacopée française et ceux de la Pharmacopée européenne.
Les sigles et les labels
Certains labels présents sur les étiquettes des flacons peuvent vous aider dans votre choix. Nous allons voir lesquels sont fiables.
HECT : Huile essentielle (HE) chémotypée –> le plus fréquent
HEPCT: HE Pure, Totale, Certifiée
HEBBD : HE Botaniquement et Biochimiquement Définies
HESD : HE Scientifiquement Définie
Ces sigles, ou au moins les informations qu’ils véhiculent sont indispensables. Néanmoins, ils sont une “autolabellisation” puisque les contrôles sont effectués par le fabricant. Il convient donc de garder une certaine réserve.
Ecocert : Organisme de contrôle et de certification encadré par les pouvoirs publics et la législation. Son niveau d’exigence est assez élevé, mais il autorise certains additifs et conservateurs.
Nature et progrès : Association de professionnel et de consommateur, agriculteurs et écobiologistes, fondée en 1964.
AB : = Agriculture Biologique. Il s’agit d’une marque appartenant au Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt.
Le label AB est le seul à signifier que le contrôle a été effectué par une tierce personne. Le label Nature et Progrès, moins connu, est cependant un bon complément au label AB. Il est très exigeant concernant les critères de qualité des cultures végétales.
Pour conclure, gardez en mémoire que la qualité à un prix. D’une part parce que les huiles essentielles sont des produits rares ; il faut souvent plusieurs dizaines kg de plantes pour obtenir 1L (20 kg pour la badiane de chine, 4 tonnes pour la mélisse !) et d’autre part parce que le respect de la qualité pour toutes les étapes décrites ci-dessus diminue le rendement de production ; il représente donc un coût non négligeable.
Pour 2 huiles essentielles identiques, la moins chère ne sera jamais une bonne affaire et mieux vaut ne pas chercher à se traiter avec, vous risquez de vous faire plus de mal que de bien !
J’espère que cet article vous a plu, n’hésitez pas à partager vos commentaires en dessous ou à poser des questions si vous en avez.
À très bientôt !
- 8Partages
Bonjour Alexandra,
Ça fait plaisir de lire un article qui rappelle aux consommateurs d’être conscients de ce qu’ils achètent
Le temps de distillation est aussi essentiel, certains distillateurs soucieux de la qualité vont chauffer plus longtemps pour obtenir une toute petite quantité d’huile essentielle en plus MAIS ça donne un produit fini plus harmonieux
J’ai remarqué, que les huiles essentielles de premier choix étaient plus chère mais que le client allait en utiliser moins pour le même résultat
Le bonne gestion des ressources naturelle est essentielle pour protéger l’environnement
Bonjour Wivine,
Merci de ton commentaire! Effectivement, se soigner avec ou utiliser des huiles essentielles comme assainissant par exemple, dans ses produits d’entretien ou en diffusion, est un geste écologique. Cela peut permettre de limiter les aérosols à effets de serre, de diminuer les résistances bactériennes ou en tout cas de ne pas en créer de nouvelles, de préserver la faune. Le tout est de savoir ce que l’on fait 🙂
Ping : Comment la diffusion d’huiles essentielles peut améliorer votre quotidien - Habitudes Zen